Mon shooting photo chez Nonofoto, en mots et en images
Je me souviens encore très bien de ma première rencontre avec Nonofoto, il y a déjà plusieurs années. Ce jour-là, je marchais devant chez moi, pressée, probablement en route pour faire des courses. Un homme m’aborde avec un grand sourire. Il se présente, me tend sa carte et explique qu’il est photographe dans la région. Il aimerait me photographier, moi et mes tatouages.
Il avait un style bien à lui : une allure de Père Noël en plein été, ou peut-être un rockeur Harley Davidson, avec sa carrure imposante et sa barbe. Pour me rassurer, il précise qu’il est accompagné de sa femme, qu’il désigne d’un geste de la main. Mais, honnêtement, je n’avais pas besoin d’être rassurée. Il semblait sincère, et je le prenais tout à fait au sérieux.
Cependant, comme souvent, une question surgit immédiatement dans mon esprit : s’intéresse-t-il vraiment à moi, en tant que personne, ou est-ce simplement le personnage public de pornstar qui l’attire ? On pourrait croire que ce genre d’attention booste la confiance en soi, mais c’est souvent l’inverse. Dans 99 % des cas, je me dis que c’est mon corps, et non mon « charme naturel », qui capte l’intérêt.
Pourtant, cet homme barbu me paraît vraiment sincère et sympathique. J’ai envie de le croire. De retour chez moi, je décide de jeter un œil à ses réseaux sociaux grâce à la carte qu’il m’a laissée. Son compte Instagram (Nonofoto) est une vraie révélation : ses photos sont incroyables. C’est un artiste, pas un simple fantasmeur ou un fan étrange.
J’en parle à Vincent, qui trouve l’idée géniale. Il est d’avis que poser pour un photographe pro de la région serait une belle expérience. Mais moi, je suis plus sceptique. Je n’ai jamais vraiment posé pour d’autres : dans mes 27 ans de libertinage et de création de contenu, seules trois personnes ont eu ce privilège. Il y avait JC, mon ami suisse de longue date, Philippe Boxis à mes tout débuts, et récemment Loyc LProjectPhoto, un ami informaticien qui s’est lancé dans la photographie. Sinon, je préfère prendre mes photos moi-même, pour garder le contrôle de mon image.
Poser me met mal à l’aise. Faire un visage sérieux ou adopter un regard « sexy » me paraît ridicule, et je ne suis jamais satisfaite du résultat.
Malgré tout, je reste ouverte à l’idée. Mais entre mon emploi du temps chargé et les déplacements qui s’enchaînent, il est difficile de trouver une date. Chaque fois qu’on y arrive, un imprévu ou un problème de santé vient tout chambouler. Le temps passe, et le projet reste en suspens.
Début décembre, Nonofoto me recontacte sur Instagram. Il me dit qu’il a installé une superbe décoration de Noël dans son studio photo et que c’est maintenant ou jamais. Malgré une semaine encore bien remplie, on parvient enfin à fixer un jour.
Il habite bien plus loin du Cap que je ne l’imaginais, dans un coin complètement perdu de la région de Lodève. En arrivant, je découvre une grande vieille maison nichée dans un village qui semble littéralement au milieu de nulle part.
L’accueil est chaleureux. On commence par discuter avec Nono et sa femme Lulu, qui est tout aussi sympathique. Yoshi, mon chien, fait la connaissance de Ruby, le perroquet, et de Scoby, le chihuahua. Ce dernier semble littéralement tomber amoureux de Yoshi et n’a qu’une idée en tête : le monter ! Yoshi, évidemment, n’est pas d’accord, mais Scoby insiste. Résultat : une scène comique d’une mauvaise baise pour les deux… pendant que moi, j’observe ça en riant.
Lulu passe en cuisine et prépare une délicieuse quiche accompagnée de salade, tandis que nous avons amené le dessert. En temps normal, je ne mange jamais avant un shooting ou un tournage, de peur de me sentir ballonnée. Mais cette fois, je fais une exception, et ça me fait du bien. L’ambiance est détendue.
Ensuite, je découvre le studio photo, installé dans une ancienne cave à vin de la maison. Et là, surprise : c’est un vrai capharnaüm ! Partout, des accessoires, des meubles, des décors, des vêtements. Il faut littéralement se frayer un chemin à travers tout ça pour atteindre le seul coin dégagé de la cave, là où Nono installe ses décors.
C’est impressionnant : quand on regarde ses photos, on pourrait croire qu’il travaille dans un immense studio. Mais en réalité, l’espace est minuscule. Il change simplement de décor pour chaque prise, créant à chaque fois des ambiances totalement différentes et uniques.
Nono change de décor et on continue de poser, mais surtout de jouer entre femmes, sur un grand lit maintenant. On s’amuse et on rigole beaucoup. Avec mon double-gode rouge nous essayons de prendre de belles poses. Nous ne pouvons pas nous empêcher de prendre du plaisir, car les poses dérapent à nouveau, et je ne pense plus du tout à la caméra.
Le temps file à une vitesse folle. Lulu doit nous quitter, et je continue la séance seule, cette fois dans une ambiance plus sage. Je pose avec d’énormes nounours devant un fond entièrement blanc.
Nono me montre quelques premières images. Certaines me plaisent, d’autres un peu moins. Je suis toujours très critique envers mon corps, avec ses imperfections : mes bourrelets, mes quelques kilos en trop, mes rides qui trahissent les années. J’ai souvent peur que ces défauts ressortent sur les photos. Quand je prends mes propres clichés, c’est facile : si le résultat ne me plaît pas, je peux tout effacer. Mais ici, je décide de faire confiance à Nono et d’attendre de voir le résultat final.
En début de soirée, il est déjà temps de se quitter. C’est fou comme les heures ont filé. Je ressens une fatigue profonde, mêlée à la satisfaction d’une journée bien remplie. Le stress, la nervosité, et le fait de poser dans le froid ont été bien plus physiques que je ne l’imaginais.
Je tiens à remercier Nono pour cette expérience unique, et Lulu pour sa complicité et sa gentillesse. Ce sont des personnes adorables, et j’espère avoir l’occasion de les revoir bientôt. Quant à Yoshi, il semble lui aussi avoir eu son lot d’émotions avec Scoby… mais ça, c’est une autre histoire. 😉
Toutes les photos sont disponibles sur la page « photos abonnés » (P-6268 / 37 photos).
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